Souvenons-nous de celui dont les poèmes ont bercé notre enfance, Maurice Carême.
Le premier matin
C’est le premier matin du monde.
Depuis toujours pour tous, pour tout. Le soleil prépare sa ronde Et rit de se voir à son goût.
Dans les arbres, les merles chantent Alors que l’aube est encor loin. À peine aperçoit-on au coin De la rue sa lanterne blanche.
Et soudain, je pense à ma mère Qui, levée avant les oiseaux, Me disait, lorsque la lumière Bordait d’or léger les carreaux :
« Vite, regarde, devant nous, Le ciel va se mettre à genoux. »
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