Quand mes parents sont partis, ils ont emporté leurs souvenirs avec eux.
Lorsque nous étions en famille, nous parlions de notre actualité. Tu vas bien ? Ton boulot ? Les enfants ? Leurs études ? Parfois, nous évoquions nos souvenirs communs, les voyages faits ensemble, nos jeunes années... Ils racontaient peu leur vie d’avant nous. Nous ne connaissons que des bribes de leur histoire.
Je le regrette vivement. Je ne sais pas pourquoi mes grands-parents paternels se sont installés dans la Sartre. Ni comment maman a vécu la carrière militaire de son père.
Certes, je peux vivre sans connaître tout ce qui a fait leur vie.
Certes, j’aurais pu, ou plutôt dû, leur poser ces questions, et tant d’autres.
Mais je ne l’ai pas fait. Ils étaient là et ça me suffisait.
Je ne pensais pas ressentir cette impression d’être passée à côté d’une partie d’eux deux.
Ils avaient 36 ans à ma naissance, je ne sais que peu de choses de leurs 35 premières années.
Le nombre de photos de leur jeunesse que je possède tient sur les doigts d’une main.
Ainsi, je ne connais que ceux qu’ils étaient adultes... puis âgés.
C’est pour cette raison que j’écris des biographies.
Pour que vous, les descendants de vos parents et grands-parents, les rencontriez lorsqu’ils ou elles étaient jeunes.
Notre vie ne se résume pas à notre vie d’adultes.
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